Programme détaillé

PROGRAMME DETAILLÉ

 

10Table-ronde « Les images comme terrain de rencontre »

Caroline Bodolec (CNRS Sciences Humaines & Sociales), Claire Lissalde (IRD), Benoit Raoulx (MRSH), Luc Ronat (CNRS Images) - animée par Christian Dury et Céline Ferlita

 

 

11h10 - Stéphanie Chauveau et Sébastien Balanger : « Première année ! Une année avec deux professeurs des écoles débutants » 

Religion, Culture et Société (EA7403)  - pôle Cultures et Humanités - groupe Médias, Images et Technologies - Institut Catholique de Paris

La rencontre entre Sébastien BALANGER, ingénieur pédagogique multimédia et réalisateur audiovisuel et Stéphanie CHAUVEAU, à l'époque doctorante et devenue docteure depuis, se fait autour des Territoires Numériques Éducatifs (TNE). 

Le projet initial est celui d'une série de portraits vidéo d'enseignants engagés dans des expérimentations pédagogiques liées au numérique. L'idée est de partager ces expérimentations avec un maximum d'enseignants en comptant sur le caractère “inspirant” des pratiques innovantes des uns et des autres. Cette première série (une vingtaine de portraits) sera suivie d'une seconde intitulée “Y a quoi dans les cartons ?” orientée cette fois sur les usages pédagogiques du matériel numérique distribué dans les établissements du Val d'Oise dans le cadre des TNE. Étant à l'époque l'un et l'autre formateur dans une faculté de sciences de l'éducation, l'idée nous vient de suivre deux jeunes professeurs des écoles (Camille et Robin) pendant un an pour partager et analyser avec nos étudiants les premiers pas dans le métier d'enseignant. C'est ainsi qu'est né le projet de film documentaire “Première année”. Ce film devient pour ses personnages comme pour nos étudiants un miroir et pour nous un précieux objet de formation.

Biographies

Durant une dizaine d'années, Stéphanie Chauveau est professeure des écoles en classe de CM2 puis de MS/GS. Parallèlement, elle continue de se former autour des questions du numérique en éducation et elle participe de plus en plus à la formation des futurs professeurs des écoles. A la rentrée 2020 et durant les trois années qui suivent, elle est la pilote du projet des Territoires Numériques Éducatifs pour l'enseignement catholique du Val-d'Oise. Ce sera l'occasion de suivre en immersion ce terrain et de pouvoir en tirer des matériaux pour la rédaction de sa thèse intitulée “Améliorer les pratiques d'enseignement pas la formation - Le cas des arts de faire numérique chez les professeurs des écoles” soutenue en février 2024. Actuellement, elle est responsable pédagogique du Master MEEF 1er degré et du diplôme universitaire sur les pédagogies actives (DUPAC) pour l'ISFEC La Salle-Mounier (ICP) à Paris. 

Après des études de philosophie et de cinéma, Sébastien Balanger réalise son premier documentaire : FRATERNITÉ. Le film, tourné dans une communauté de moines cisterciens, pose la question de ce qui fait lien entre nous. Il obtient le prix du jury au Festival européen du premier film documentaire du Mans. Avec ses deux films suivants, il s'intéresse aux populations marginalisées. Dans TAÏSA, il filme le dernier voyage d'une famille manouche, contrainte par la loi à la sédentarisation. Dans (3) PROMESSES, il réalise le portrait de trois femmes cambodgiennes victimes de l'esclavage, mettant en relief leurs stratégies de retour à la vie. Le film est sélectionné dans plusieurs festivals internationaux. Après un détour par l'ingénierie pédagogique multimédia et l'enseignement - dans le premier degré puis à l'université - il est actuellement coordinateur territorial au numérique éducatif pour Réseau Canopé.

11h40 : Sébastien Boudin et Adeline Houcheringer  «En quête d’école »

Institut Français de l'Éducation à l'ENS de Lyon.

Les émissions En quête d’école ont été créées par Diane Béduchaud, doctorante, qui souhaitait faire l’état de la recherche sur l’école, dans un format court et illustré. Les épisodes n’excèdent pas 13 minutes, ils sortent mensuellement et ils traitent à chaque fois d’un aspect, d’un angle de questionnement et de recherche autour de l’école. Le descriptif de l’émission disponible sur le site est assez synthétique : “ Chaque mois, un épisode de 10 minutes sur une question qui concerne l’École et le système éducatif. En quête d’École remonte le fil du temps et des idées pédagogiques, et propose des réflexions et des analyses pour mieux comprendre l’École d’aujourd’hui et penser l’École de demain.” Il s’agit donc à la fois de retracer l’histoire d’idées, de pratiques, d'institutions et en même temps d’en penser et évaluer l’actualité grâce aux apports de la sociologie notamment. Chaque épisode est une synthèse de recherches, d’ouvrages et d’articles sur la question. L’épisode est alors écrit, dense, faisant référence explicitement à la recherche et sans autre intervenant·e que l’autrice de la chronique. Ainsi le montage, le mixage et les illustrations sonores sont primordiales à la qualité de l’épisode. Pour être audible, agréable et accessible, le texte doit être accompagné d'habillages sonores, d’extraits audio qui illustrent ou approfondissent les propos ou d’extraits musicaux qui viennent apporter un peu de souffle et d’émotions à un contenu très académique, proche d’un contenu pédagogique très condensé. L’enjeu est alors de trouver ensemble, entre autrice et le réalisateur, l’équilibre qui permet à des contenus denses d’être plus fluides, permettant une écoute qui n’assomme pas les auditeur·rices d’informations.

https://ife.ens-lyon.fr/kadekol

Biographies

Adeline Houncheringer Professeure agrégée de philosophie, j’enseigne en lycée général et technologique depuis 2014 après des études en classe préparatoire et un master de philosophie. En septembre 2023, j’ai intégré l’équipe de Kadékol en reprenant le format d’émission crée par Diane Béduchaud qui devait alors se consacrer à l’écriture de sa thèse. En parallèle, j’ai suivi un DU Etudes de Genre à Lyon 2 en 2023-2024 à l’occasion d’un congé formation qui s’achève fin du mois de juin 2024.

Sébastien Boudin Réalisateur audiovisuel à l'ENS de Lyon depuis 2000, j’ai réalisé plus de 190 reportages vidéos scientifiques et culturels. J’ai également réalisé une série de documentaires sur le philosophie René Descartes et une série sur les métiers de la Recherche. En 2009, j’intègre l'équipe de la chaine éducative lyonnaise "Cap Canal". je réalise plusieurs magazines dédiés à l'éducation : "Cap infos", "Allée de l'enfance" et "Questions de Parents". En 2016, je participe à la création de la webradio Kadékol et m’investi plus précisément à la réalisation des émissions "Ça manque pas d'R", "Iféquoi ?" et "En quête d'école". En septembre 2020, pour l'émission "Iféquoi ?", je propose une chronique intitulée : "le Coup de Coeur EAC". Cette nouvelle chronique fait découvrir un projet d'Éducation aux Arts et à la Culture.

 

12h10 Jeanne Drouet et Emmanuelle Santelli « Autour du film d’animation sociologique Les Filles c’est fait pour faire l’amour »

Centre Max Weber UMR 5283, Lyon.

Le film d'animation sociologique Les Filles c'est fait pour faire l'amour est le fruit du travail conjoint de la sociologue Emmanuelle Santelli, de l'ingénieure Jeanne Drouet et des deux réalisatrices Jeanne Paturle et Cécile Rousset.

L'idée de ce film est née du besoin ressenti par la sociologue de diffuser et publiciser largement les résultats d'une enquête portant sur les couples hétérosexuels afin que sa recherche puisse nourrir et participer au débat actuel autour de la sexualité féminine. Au regard du sujet abordé, de l'intention de la chercheure, mais aussi de la méthode d'enquête et du matériau récolté, l'ingénieure en méthodes visuelles du laboratoire a orienté la sociologue vers la création d'un documentaire animé. Pour ce faire, elles sont allées à la rencontre de deux réalisatrices avec qui elles ont inventé, chemin faisant, une méthode de travail commune pour écrire le storyboard du film Les Filles, c'est fait pour faire l'amour.

Après plusieurs années de travail et l'appui d'une société de production, le court-métrage a vu le jour (sortie officielle en mars 2024, sur france tv). Aujourd'hui, il s'agit de penser et réfléchir à la façon d'accompagner le film dans sa diffusion, auprès d'une grande variété de publics. Ce temps de la diffusion est un temps crucial, auquel le collectif d'autrices/réalisatrices souhaite accorder une grande attention : le temps d'une seconde recherche qui porte, cette fois, sur la réception d'un propos sociologique porté à l'écran par l'alliance de voix et de dessins animés.

Biographies

Jeanne Drouet est anthropologue et ingénieure CNRS. Ses travaux portent sur la circulation des paroles, des imaginaires et sur les mondes virtuels. Depuis plus de 15 ans, elle expérimente l'emploi des images et des sons pour la recherche en socio-anthropologie. Elle s’engage pour que la socio-anthropologie et la création artistique se rencontrent, afin de chercher/créer différemment.

 

15h00 : Etienne Husson et Christine Cadot «  Où est l’UE à ... »

Université Paris 8
CRESPPA , Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris
Service Création Audiovisuelle de l’université Paris 8

 « Où est l’UE à ... » est une web-série documentaire et scientifique qui suit plusieurs étudiants dans différents temps d’échanges et de dialogues européens (Varsovie, Amsterdam, Sofia/Plovdiv). À travers le regard d’une chercheuse (Christine Cadot), cette web-série s’intéresse au rapport que ces étudiants entretien avec l’Union Européenne, mais aussi à comment ce rapport, de par les expériences des échanges est amenés à se transformer et se complexifier. Elle aborde ainsi la question de la fragilité et de la diversité des strates mémorielles relatives à l’Europe, identifiées ou contestées dans l’espace public des villes traversées. 

 Biographies

Elodie Bordat-Chauvin et Christine Cadot sont enseignantes-chercheuses en sociologie et science politique à l’Université Paris 8 et rattachées au laboratoire CRESPPA (Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris). Elles mènent leurs recherche dans l’un de ses axes de recherche ("Arts, savoirs, cultures") dont certaines s’attachent à l’analyse des représentations et des pratiques culturelles. Elles utilisent notamment les apports de la théorie critique, des études de genre et des études post-coloniales, de la sociologie visuelle, de l’ethnographie, de l’histoire "par les bas" et de la recherche-création. Un projet a été développé en partenariat avec l’Institut français de Paris, mobilisant enseignantes, chercheuses et étudiant.e.s sur les représentations de l’Europe face à la guerre en Ukraine vues depuis différentes capitales européennes. En 2023, elles contactent le Service Création Audiovisuelle de l’université Paris 8 en vue de produire une série documentant ces échanges et expériences.
 
Patrick Masclaux, Alexandre Boutin, Etienne Husson, Phillipine Clément sont ingénieurs d’études et assistant ingénieur au sein du Service Création Audiovisuelle de l’université Paris 8. Ils travaillent pour la valorisation audiovisuelle de l’université, et portent une attention toute particulière à la créativité, l’esthétique et la narration de leurs productions. C’est dans ce cadre qu’ils collaborent à la réalisation d’une web-série scientifique.

 

15h30 : Emmanuelle Reungoat et Pierre-Olivier Gaumin  « Des goûts de lutte »

Emmanuelle Reungoat, MCF en science politique au CEPEL (UMR 5112) - Université Montpellier
Pierre-Olivier Gaumin, réalisateur au Pôle Image, MSH SUD (UAR 2035) et Praxiling (UMR 5267) - CNRS

En réalisant ensemble le film “Des Goûts de lutte”, notre rencontre s'est construite autour de l'intention de tenir dans le même temps une proposition de cinéma et un film de recherche. En resserrant le propos à chaque étape d'écriture du tournage au montage, le film a subi une transformation du sociographique au photographique, de la pensée au regard, à 4 yeux.

Caméra à l'épaule, on a choisi de suivre les trajectoires de 5 personnages, entrés pour la première fois de leur vie en contestation lors du mouvement des Gilets jaunes, pendant plusieurs années après l'évènement.

C'est à deux que l'on a pensé et écrit le projet, en faisant des deuils chacun à notre tour. Le deuil de ne pas pouvoir tout dire pour la chercheuse, le deuil d'obtenir la séquence que l'on veut pour le réalisateur, le deuil de choisir pour dresser des grandes lignes, le deuil de ne pas pouvoir raconter ce que l'on veut exactement, le deuil de ne jamais finir le film, le deuil de ne pas avoir à se soucier de tout le reste autour de la réalisation. Par sa construction narrative, le film se voulait faire le récit choral des effets biographiques de l'engagement et du bouleversement des rapports ordinaires au politique que la participation à un mouvement social d'ampleur historique peut produire. En miroir et en contraste, ces parcours de vie incarnaient différents types de goûts: amers, acidulés ou sucrés que l'expérience d'engagement peut laisser en bouche. Des goûts mélangés, du goût au dégoût.

 Loin du traitement médiatique et du spectaculaire, notre film vise à construire une image des milieux populaires mobilisés en contraste avec les discours de brutalité et d'incompétence relayées par une partie des médias.

En braquant notre caméra sur les « moments dormants » des cycles de contestation, on observe les conscientisations qui creusent leur sillon, et permettent à l'eau d'emprunter ces rigoles pour irriguer les graines de citoyenneté et les amener à germer (ou pas). Cette fabrique sourde et ces temps d'entre-deux qui relient les soulèvements les uns aux autres, devient alors des traits d'union entre différents moments de lutte pour les réinscrire dans une histoire longue et collective.

C'est un véritable langage commun que nous voulions construire entre nous deux, réalisateur et chercheuse. Ce langage commun créé, on a dû le décliner et l'adapter pour le parler avec nos institutions de rattachement d'abord pour les convaincre du projet, avec nos partenaires pour les différentes sources de financement que l'on a reçu, avec nos personnages pour les persuader à apparaître dans le film, à notre équipe pour se faire comprendre et aller vers le film que l'on voulait construire, à notre public pour accompagner le film et qu'il soit discuté dans la proposition qu'il représente aujourd'hui.

Les émotions nous ont traversé tout au long du projet. Nous pendant que l'on écrivait le film, nos personnages pendant que l'on tournait, nos personnages aux visionnages du film, nos spectateurs à discuter notre film et enfin, nous-même à l'écoute de la réception de notre film par les spectateurs rendant ainsi ce projet bien plus qu'un livrable, qu'une restitution, c'est un objet de travail, une manière de travailler la recherche à chaque étape pour les documentaristes que nous sommes devenus.

https://www.desgoutsdelutte.fr/

 

Biographies

Emmanuelle Reungoat est chercheuse en science politique. Spécialiste des mouvements sociaux, de la politisation et de l’évolution des formes de luttes sociales. En 2024, elle est à l’initiative de 2 ouvrages collectifs rassemblant politistes, sociologues, géographes et anthropologues, faisant la synthèse des connaissances sur les Gilets jaunes.
Devenirs gilets jaunes, Le Croquant, 2024 (à paraître).
Idées reçues sur les Gilets jaunes, 2024

lien vers le site du documentaire: https://www.desgoutsdelutte.fr/le-film/

Pierre-Olivier Gaumin est réalisateurC’est par la photo, le vidéo clip et la vidéo expérimentale qu’il a commencé à nourrir son besoin de créer des images. Passionné et curieux de nature, cela fait sens pour lui de mettre en lumière celles et ceux qui la prennent moins.
Filmographie choisie :
2021 – Paysages Betsimisaraka, documentaire expérimental, 11min
2019 – Parler d’effondrement à l’école, documentaire, 26min
2012 – Pensées moldaves, documentaire, 26min

 

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